Final Fantasy XII

Final Fantasy XII : attendez-vous au miraculeux




Suite à quatre années de développement bouleversées par moult renversements, dont le renouvellement de la direction artistique et un franc report, Final Fantasy XII foule enfin le sol nippon. C’est un véritable événement qui a amené les japonais à se mobiliser en masse le jour-J (16 mars) pour s’assurer de mettre la main sur l’une des quelque deux millions de copies mises en vente. Faut dire que ce dernier volet mérite un tel remue-ménage tant il envoûte par son intrigue, sa patte graphique et son ambiance musicale. On est loin de la démo jouable cloisonnée, offerte avec Dragon Quest VIII dans sa version américaine.

Le conflit entre Archadia et Dalmaska

Depuis maintenant des années, deux royaumes sont en guerre. L’un pour le règne barbare, le royaume d’ Arcadia du continent de Valentia, et l’autre pour se défendre, royaume de Rosaria du continent d’ Ordalia. Entre ces deux royaumes s’intercale un autre, celui de Dalmasca, qui occupe une position géographique décisive pour l’offensive sur Rosaria. Arcadia profite du fait que ce royaume s’est annoncé neutre dans cette bataille pour plus aisément les envahir. C’est le jour où la princesse Ashe se marie qu’ Arcadia débute les opérations (par volonté de prendre par surprise). Le prince n’a alors que tout juste le temps de brandir son épée pour mener son peuple au combat. Mais rapidement ils seront pris d’assaut par l’ennemi, Dalmasca semble être dépassée. Le prince Rasler, accompagné du général Basch, se trouve encerclé par l’ennemi. C’est alors que Basch surprend une archée près à décocher sa flèche. Il tente d’agir mais il est trop tard : le prince est touché. Il prend alors sous son épaule le corps inanimé du prince avant de prendre la fuite, chevauchant un chocobo. Dalmasca est envahit par Arcadia. Ashe n’a pas le temps de pleurer son prince et son père qu’elle est capturée. Elle crie déjà vengeance… Deux ans plus tard, Vaan, un dalmaskien héros à mi temps, refuse le texte de loi des juges et son nouveau roi. Il va alors sans le vouloir créer un groupe de rebelle et délivrer la princesse. Ensemble, ils vont tenter d’inverser de renverser le mouvement établi.




Vaan, jeune homme de 17 ans, voleur et plein d’entrain, a pour mission de dérober une pierre mystérieuse. C’est alors qu’il rencontre Balflear, un pirate de l’air âgé de 22 ans, ainsi que Fran, son équipière Vieira. Eux aussi sont là pour cette pierre mais très vite ils doivent fuir car les soldats bloquent leur avancée. Sur leur parcours, ils retrouvent Basch, ancien général de l’armée de Dalmasca et accusé de traîtrise envers son peuple pour avoir tué son roi et le frère de Vaan. Vaan accepte que ce dernier les rejoigne pour prouver son innocence. Ensemble ils se rendent dans un vaisseau appartenant à l’empire d’Arcadia où ils doivent y libérer Ashe, 17 ans et princesse du royaume de Dalmasca dont elle a été obligée d’abandonner son trône. Pendant l’évasion, tout comme Vaan, elle va être contrainte de rejoindre l’équipe et de se rebeller. Sur le chemin, ils retrouvent aussi Penelo, ami d’enfance de Vaan qui les rejoint pour rester au côté de Vaan. Bien qu’ils ne partagent pas le même objectif - Fran a un lien mystérieux avec les pierres magiques, Basch recherche la vérité, Ashe tend à reprendre son royaume -, leur destinée sera liée par un devoir : se battre pour renverser l’ Empire d’Arcadia. Mais y arriveront-ils ?

Du grand standing holywoodien

Ivalice est un univers immense, séparé en trois continent possédant chacun leur royaume dans lesquels on peut y trouver des villes immenses. Mais le meilleur, ce sont les déplacements qui se font à pied. Les cartes sont immenses et plusieurs chemins sont empruntables (cinquante minutes sont nécessaires pour traverser toute la mappemonde, sans combattre). Il est clair que l’inspiration qui porte cet univers est tirée de la Turquie, pour la chaleur qui s’en dégage et les bâtisses qui ressemblent nettement à ceux de ce pays. Mais il est fort aussi de se rendre compte que Square Enix s’est inspiré de Star Wars, que ce soit pour les batailles volantes ou pour certains personnages comme Vaan qui n’est pas sans rappelé Luke Skywalker, ou encore Balflear qui n’est pas non plus sans rappeler Han Solo. On peut aussi évoquer le malin clin d’œil au film ‘’Le cinquième élément’’ pour les véhicules volants. Ou encore au Seigneur des anneaux pour ses guerres terrestres. Les Chocobos répondent une nouvelle fois présents et s’avèrent toujours aussi utiles pour se déplacer d’un bout à l’autre de la carte plus rapidement et en évitant de combattre. Les Moogles sont toujours là eux aussi mais en tant qu’habitants d’Ivalice. Certains vous demanderont d’accomplir des missions pour leur compte. Mais ils ne sont pas les seuls citoyens d’ Ivalice. Vous pourrez aussi croiser la route des Vieiras (des femmes essentiellement), les Bangaas et les Seeks. Ils vivent tous en communauté et s’entendent pour la plupart. Leurs ressources vitales correspondent plus ou moins aux nôtres, telles que l’électricité et la magie. Tous ces habitants étaient déjà présents dans Final Fantasy Tactics Advance. Vous ne pourrez parler uniquement à ceux qui le veulent bien, une bulle apparaîtra au dessus de leur tête. Chacun porte une partie de l’histoire d’Ivalice et donne un certain cachet.




Aussi, les graphismes sont d’une qualité indéniable. Chaque lieu visité est un émerveillement pour les yeux tant les détails et les couleurs sautent à l’écran. Chaque endroit propose son propre style, l’aliasing est certes assez présent mais en rien gênant et aucun clipping n’est à signaler. Vous pourrez admirer le travail sur les textures, il n’ y qu’à regarder son personnage se fondre dans les décors. Exit les décors en précalculé, maintenant tout est en 3D. On a même la possibilité de déplacer la caméra à son gré. Les expressions faciales sont bouleversantes de réalisme. Je ne parle même pas de l’animation qui est extraordinaire. Petit bémol quand même pour Basch qui a une posture trop raide. Lors des cutscenes, on en prend pour son grade, que ce soit au niveau du graphisme ou de l’animation, tout y est de manière à vous immerger dans le jeu. On notera tout de même une grande inspiration visuelle pour Star Wars, Les grandes villes notamment, où on a vraiment l’impression d’être dans un Star Wars, mais d’une autre classe.

La qualité sonore atteinte dans ce douzième chapitre est hors norme. Elle est selon moi la meilleure composition qui a vu le jour pour cette saga. Chaque lieu, chaque personnage, chaque scène a son propre thème qui vous plonge profondément dans cet univers. Les musiques sont rythmées et vous invitent à découvrir le monde d’Ivalice. Hitoshi Sakimoto a pris la place de Nobuo Uematsu pour apporter un peu de fraîcheur et parvient parfaitement à remplir son travail. Il n’ y a qu’à écouter les thèmes principaux pour sans convaincre, le thème de Final Fantasy et surtout le titre ‘’Kiss Me Good Bye’’, interprétée par Angela Aki.

Un gameplay revu sans accrochages

Le système de combat à l’ancienne, c´est-à-dire aléatoire avec les écrans qui se brisent et le tour par tour, laisse place ici à un nouveau système tiré de Final Fantasy XI. Les combats se jouent directement sur la carte sans aucune coupure, on bénéficie d’un large champ de vision et les ennemis apparaissent à l’écran. Vous ne contrôlerez qu’un seul membre du groupe qui est appelé le leader mais vous pourrez le changer à tout moment et ce même pendant les combats grâce aux touches bas ou haut du pad analogique. Le menu d’action reste fidèle à la série car vos actions se feront de la même manière, c’est à dire que vous pourrez choisir entre attaquer et magie, qui vous ouvrira un autre menu pour choisir le catégorie adéquate, blanche, noir, verte et celle du temps. Mais aussi la possibilité de sélectionner une invocation ou les Mists. Les Mists remplaçant les limites breaks ou encore les overdrives.




Toujours dans ce même menu vous pourrez activer la garde auto qui sert essentiellement à l’ordinateur pour connaître les actions à suivre. Et pour finir le fameux menu objet, par lequel vous passerez régulièrement pour ressusciter un allié ou pour le soigner. Final Fantasy XII donne aussi la possibilité au jouer de définir sa propre cadence de jeu puisque vous aurez la possibilité de choisir entre le mode passif et actif, le premier vous laisse le temps de choisir vos actions puisque le jeu se met alors en pause tandis que l’actif, lui, laisse les personnages et les ennemis attaquer librement pendant que vous effectuez vos choix. L’autre nouveauté est le lien qui existe entre les personnages et les ennemis sur la carte. En effet, certains ennemis feront comme si vous n’existiez pas. Ils ont une jauge verte au dessus de la tête tandis que les autres ne viendront vous attaquer que si vous venez marcher sur leur plate bande (jauge orange) et enfin les plus monstrueux viendront vous attaquer alors que vous ne leur aurez rien demandé (jauge rouge). Il ne sera par rare non plus de vous en prendre à un ennemi et de voir jusqu’ à 4 ou 5 autres ennemis débarquer pour lui prêter main forte. Les monstres peuvent s’attaquer entre eux nous laissant alors juge/arbitre, lequel devons nous attaquer ou alors attendons que l’un d’eux meurt en somme. Vous l’aurez compris, le nouveau système de combat nous laisse vraiment libre de nos actions.

Passons maintenant aux Mists, le remplaçant des overdrives où encore les limites breaks pour les plus récents. Ces derniers doivent être repérés sur la licence board et une fois repérés, il faudra la débloquer pour la somme de 50 LP, il y en a plusieurs de disponible par personnage. Lors d’un combat, utiliser le Mist du leader et, si les autres personnages qui sont dans votre équipe en possèdent aussi, vous pourrez jouir alors des combos. Puisque lorsque le premier est lancé, un menu en bas à droite vous indique que vous pourrez lancer le Mist d’un autre via une touche qui lui sera associé et si cela ne convient pas vous pourrez tenter d’en changer la combinaison à l’aide de la touche R2. Le tout bien sûr dans le temps imparti. Plus vous ferez de combo, plus les dégâts seront importants. En contre partie, si vous réussissez tous vos combos, vos jauges de MP seront alors totalement vidées. Maintenant parlons du système Gambit, c’est par lui que vous passerez pour donner des indications à vos personnages. Elles se divisent en trois parties, l’une qui concernera vos personnages, l’autre pour les ennemis et l’autre pour les choses diverses. On pourra ordonner à un personnage par exemple de rendre les HP d’un autre personnage si ces dernières tombent en dessous de 50% via une potion ou la magie. On pourra aussi donner l’ordre d’attaquer en priorité un ennemi si ce dernier fait trop de mal à un autre personnage du groupe. Et pour les sections divers, cela concerne plus l’état mental d’un de vos persos. Par exemple si l’un est endormis, l’autre pourra le réveiller via la potion adéquate ou alors par un simple coup (la deuxième solution est déconseillée). Ces combats vous rapporteront des points d’expérience, à ventiler sur la license board.




Le sphérier est dans cet épisode remplacé par un nouveau système appelé ‘’Licence Board’’. Ce dernier se présente sous forme d’échiquier dans lequel vous pourrez activer des cases en les achetant grâce aux LP que vos ennemis vous laisseront après votre victoire qui sont en général de 1 LP. Vous pourrez ainsi débloquer pour vos personnages l’accès à de nouvelles armes, magies, items, boucliers ou armure mais aussi aux fameux Mist, pour la somme de 50 LP. C’est ici aussi que vous pourrez acheter les chimères pour seulement 10 LP à condition de les avoir préalablement débloquées. Vous l’aurez compris, ne pas se soucier du licence board, c’est stopper votre ascension dans l’aventure puisque, sans lui, vous ne pourrez jamais avoir accès aux nouvelles armes et autres. De plus, les chimères viendront vous épauler.

Néanmoins, le rôle de ces créatures divines semblant avoir un lien direct avec l’histoire du jeu, je n’en dirai donc pas d’avantage pour éviter les spoilers. Dans cet épisode, elles y sont nombreuses. Quant au chiffre exact, je ne saurais trop m’avancer car il y en a sûrement à débloquer via des missions secrètes, et pour la plupart d’entre elles sont inédites et ne sont apparues dans aucun autre Final Fantasy à part dans Final Fantasy Tactics Advance. Elles sont à débloquer pendant le déroulement de l’histoire, il faudra aussi les combattre et une fois vaincue, les acheter sur la licence board. En combat, lorsque l’on fait appel à l’une d’entre elle, celle-ci contrairement aux anciens épisodes, prennent place sur l’air de la carte et agit selon son gré mais au côté de la personne qui l’a invoquée, à l’instar de Final Fantasy X. L’invocation possède sa propre barre de vie. Vous pourrez la retirer à tout moment durant la bataille et elle disparaîtra si le personnage meurt, rendant ainsi sa place aux personnages de l’équipe. Lors de l’invocation, la chimère apparaît dans de fabuleux effets de lumière, elles impressionnent toutes que ce soit par leur design ou encore par leur prestance. Il suffit de voir Ultima, Aldramelech ou même Ifrit (pas sur du nom) pour s’en rendre compte. Lorsqu’ elles apparaissent, on a le sentiment de devenir invincible tellement elles sont puissantes. Les chimères sont ici indispensables pour progresser dans l’aventure si vous ne voulez pas voir écrit sur votre écran le fameux ‘’Game Over’’.




Après avoir passé de longues heures à jouer avec Vaan, Ashe, Balthier, Fran, Basch et Penelo, je ne peux affirmer qu’une chose : ce jeu est une chef d’oeuvre sans nom. Voir un Vaan qui est au départ plein d’entrain se transformer en quelqu’un de plus mûr ou encore voir comment Basch doit se la jouer serrée car il en prend pour son grade tout le long du jeu. Ashe qui va devenir une vraie femme ou encore le pouvoir de Fran… Le jeu est truffé de rebondissements explosifs et de réelles surprises. Naturellement, certains ne pourront pas s’empêcher de critiquer de manière puérile quelques points du jeu, genre Vaan est laid pourtant ou encore on sent l’influence de Star Wars à plein nez. Pourtant même si il est vrai que le jeu semble être influencé par Star Wars, il est clair que Final Fantasy XII le surclasse en tous points selon moi. Le scénario démarre sur la prise de Dalmasca et parle de la guerre au départ mais se serait sous estimer Square Enix si il n’ y avait pas ce petit truc à côté qui transforme son histoire en une autre. Assister aux trahisons les plus inattendues ou encore comprendre ce que les juges représentent dans ce jeu demande du tact et un certain investissement car ils jouent un rôle complexe dans l’histoire. En revanche un point que je me dois de signaler, sa difficulté car la barre est plutôt haut placée. Vous devrez par conséquent en aucun cas négliger les combats sous peine de voir (trop) souvent le ‘’Game Over’’.
Pour autant, Final Fantasy XII est-il le meilleur de la série ? Je dirai oui et non. Tout dépendra de vos goûts musicaux et scénaristiques. Personnellement, celui-ci devient mon préféré, tant sa trame principale est excellente, tant la qualité de la musique est surprenante, tant les personnages sont attachants et surtout un système de combat très abouti, certes déroutant au départ mais vraiment exceptionnel une fois qu’on a compris toutes les possibilités offertes. Maintenant, vous pouvez vous jeter dessus les yeux fermés. Il constitue un achat absolument indispensable !